Au moins 40 civils ont été tués dans la nuit du mercredi à ce jeudi 9 mars dans le village de Mukondi, localisé près de la localité de Kalunguta, à 5 kilomètres de la route Beni-Butembo ( territoire de Beni), au Nord-Kivu. L’attaque est attribuée aux combattants ADF. Dix personnes sont grièvement blessées et d’autres portées disparues, rapportent les sources locales dont le chef du village.

L’armée confirme cette attaque et annonce un bilan provisoire de 35 civils tués. Selon le porte-parole militaire dans la zone, cette attaque est une vengeance des assaillants après l’arrestation d’une vingtaine de leurs collaborateurs dans la chefferie des Bashu.

« Les ADF sont en train de venger plus de 22 collaborateurs ou ravitailleurs arrêtés par les FARDC. C’est dans les Bashu que l’armée a saisi plus de 5 boutiques appartenant à un ADF au nom de Amigo. C’est dans cette zone que l’armée a saisi des pharmacies appartenant à ces assaillants mais que nos compatriotes géraient pour ravitailler les rebelles en produits chimiques pour la fabrication des bombes artisanales. Donc c’est un coup dur et ça justifie cette réaction de la part de ces rebelles », déclare le capitaine Anthony Mualuchayi, porte-parole des opérations Sokola 1.

Mais au sein de l’opinion cette explication peine à convaincre. « Notre armée a failli comme toujours à sa mission. L’armée ne sait plus protéger la population, elle se débrouille, elle n’anticipe rien, elle est là juste pour subir, réagir à l’action de l’ennemi et ce n’est pas efficace», commente un acteur politique à Kinshasa.

Des maisons d’habitation ont été incendiées et plusieurs personnes sont portées disparues. L’armée indique qu’une opération de poursuite de l’ennemi a été activée dans la zone pour retrouver les civils emportés.

C’est la énième attaque attribuée aux rebelles ougandais ADF perpétrée dans la zone. Pour rappel, mardi dernier, une quinzaine de collaborateurs et ravitailleurs des ADF ont été présentés à la presse locale dans la ville de Beni. Parmi ces derniers figurait Joël Mathe, présenté comme poseur de la bombe artisanale qui avait fait 17 morts et plus de 70 blessés dans un attentat qui avait visé les chrétiens dans une église dans la cité frontalière de Kasindi en janvier dernier. Ce dernier a été arrêté en ville voisine de Butembo alors qu’il tentait de rejoindre son agent recruteur Mbusa Ibrahim, selon l’armée.